16 août 2019

L’Anneau d’or



Nous avons quitté Moscou, sans avoir le temps de l’appréhender vraiment. Deux jours et demi, pour une telle ville, c’est franchement trop court, même en s’usant les jambes jusqu’aux genoux ! Donc, mercredi on est partis en voiture (avec chauffeur…) pour faire un tour rapide de quelques villes de l’anneau d’or. Rapide, bien sûr, le voyage est court, je me répète… L’Anneau d’Or, je mets des majuscules pour faire beau, sont des villes à l’est de Moscou, qui ont servi de résidences princières et qui sont situées près de rivières. Les princes de l’époque y ont surtout fait bâtir des églises, monastères, couvents avec éventuellement une partie de résidence fortifiée, le kremlin.

Donc nous avons surtout arpenté des édifices religieux, admiré des icônes, des fresques la plupart assez récentes car tout a été restauré à maintes reprises. On s’aperçoit d’une nette différence de perception avec la France. Ici, les édifices sont vivants, ils évoluent, brûlent, renaissent, différents, agrandis, revisités. Les icônes ne sont pas les originales mais cela n’importe pas c’est la représentation, la signification qui compte et non pas une valeur historique ou attribuée par la notoriété. L’ancienneté n’a pas de valeur en soi, c’est simplement la preuve d’une grande continuité dans la dévotion apportée à un saint, à un personnage, voire à un lieu pour ce qu’il a représenté dans l’histoire. 

Bon, donc Sergueï Posad, haut lieu de dévotion, un beau monastère fortifié avec sept églises, plus des bâtiments conventuels fut le premier d’une assez longue série de notre bain de religion. La guide qui nous a pilotés de main de maître parmi les nombreux groupes    (Comme nous a plaisanté notre chauffeur, voyez-vous ici on trouve toutes les nationalités, un car de français, un autre d’allemands, deux ou trois d’italiens et … tous les autres de chinois !) donc, cette guide faisait elle-même partie de la congrégation en tant que laïc et a tenté de pimenter son discours essentiellement religieux de quelques blagues en français pour faire passer l’hostie. Puis, dans l’après-midi et le lendemain matin, Souzdal. Là, coup de cœur ! 

Une balade en bateau, nous a fait découvrir le long d’une charmante petite rivière encore toute ébouriffée de végétation sauvage, quelques uns des innombrables édifices religieux de cette petite ville. Je crois qu’il y a vingt sept églises, quatre monastères ou couvents, un kremlin… Et en plus un beau musée de plein air avec des reconstitutions d’isbas traditionnelles et … de deux églises en bois, on ne pouvait quand même pas passer à travers ! Elles étaient très jolies, nous ont beaucoup rappelé, en un peu plus simples, celles en bois debout de Norvège. 

Ce musée, nous l’avons visité seuls, le soir de notre arrivée, puis, de nouveau, le lendemain, avec la guide que l’on nous avait attribuée. Loquace, celle-ci connaissait pléthore de proverbes et citations français et nous a, une fois de plus, ressassé les dynasties des tsars et leurs successions chaotiques pour ne pas dire criminelles, au cours de la visite de quelques unes des églises du village. Mais nous avons passé vraiment, un très agréable  moment dans ce village. 

Ensuite, notre chauffeur nous a récupéré et en route pour Vladimir, la capitale locale, où une nouvelle guide nous accueille pour nous faire visiter la ville, dont le point essentiel est bien entendu l’église, qui est et c’est important la plus ancienne de la région ! Ancienne par sa fondation au XIIème siècle, car elle a été, comme toutes ses consœurs, incendiée par les Tatars, les Mongols, les Polonais ou les Suédois, (Qu’est ce qu’ils ont eu comme ennemis, ces pauvres russes tout au long de leur histoire !) et rebâties à moultes reprises. 

A Vladimir, après cette ô combien intéressante visite, nous avons eu un long temps mort, avant de prendre le train de nuit qui nous a emmené à Saint- Petersburg. Quatre heures à tuer le temps dans une ville de province sans grand charme. Une galerie marchande qui ne nous inspire pas vraiment, boire un café, une bière et puis… Et puis c’est tout juste si l’on n’a pas visité une nouvelle église, comme ça, en flânant, l’air de rien…Mais non, on a résisté à la religiosité ambiante et on a attendu… Car, comme chacun le sait, attendre fait partie du voyage !

Alors, vous aussi, vous attendrez, un peu, beaucoup, passionnément… pour voir la suite de notre périple et bien sûr le clou du voyage, presque le bouquet final : St Petersburg ! C’est pour bientôt…




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