18 juin 2022

la Jordanie




    Depuis quelques jours nous sommes en Jordanie, un pays que nous nous étions promis de visiter depuis longtemps. Depuis, qu’un vieil ami, grand voyageur, nous avait raconté sa découverte de Petra, en venant du désert ! Depuis, comme partout ailleurs, les choses ont bien changé en Jordanie et le tourisme s’y est grandement développé, mais nous sommes un peu hors saison et les sites que nous visitons sont plutôt tranquilles. En effet avant de découvrir Petra et la Wadi Rum, nous avons sillonné le nord depuis la capitale Amman et avons apprécié tout ce que nous avons vu.

    Une journée a été consacrée aux châteaux du désert, le Kasr Al Kharrana puis un peu plus loin le Kasr Amra, plus célèbre

.

 A part le fait qu’ils soient situés dans le désert, en plein désert à l’époque, ce qui est étrange, je les ai trouvés … plutôt petits ! En fait c’était plutôt un caravansérail pour le premier, et un pavillon de chasse et de plaisir pour le second orné de fresques non équivoques. Nous avions aussi programmé la visite d’une réserve, celle de Shaumari. A oublier ! Une balade dans un véhicule type safari pour nous montrer des oryx derrière des grillages ! Certes, c’est pour les réintroduire, mais sur le papier la visite proposait bien davantage… Journée de mise en bouche donc…

    Le lendemain, nous avons eu un coup de cœur, un vrai coup de coeur pour le site gréco-romain de Jerash. 


Pour les amateurs de ruines que nous sommes, celles-là étaient si belles qu’elles n’en étaient presque plus ! Il restera un des plus beaux sites que nous connaissons et après réflexion, nous en connaissons beaucoup !




    
Nous avons enchaîné avec une forteresse croisée, tout au nord du pays, à Ajloun.
Là encore, d’impressionnants restes, surtout beaucoup de souterrains, qu’un vieux guide nous a fait parcourir en nous parlant dans un anglais incertain et étrangement chuinté. Nous allons nous rendre compte que beaucoup de jordaniens le parlent ainsi… Cette visite nous a beaucoup rappelé celle du krak des chevaliers, il y a bien longtemps, en Syrie. Les croisés ont jalonné leur parcours de ces énormes forteresses ce qui ne les a pas empêchés d’être boutés hors des lieux saints sans coup férir, par Saladin le grand ! Et puis un autre site gréco-romain, celui d’Umm Qais, duquel on peut voir le lac Tibériade en Israël, et l’Irak de l’autre côté…

 On est au cœur d’une région étrange, bouleversée par des décennies de conflits et qui n’arrive pas à régler ses problèmes. Pourtant comme nous le disait un des guides, nous sommes tous le même peuple et toutes ces frontières sont artificielles.

    Ensuite, nous avons quitté Amman, sans l’avoir beaucoup visité, mais je crois qu’elle n’offre que peu d’intérêt. C’est une grande ville sans âme, qui grandit, grandit et a largement dépassé ses collines originelles pour envahir le désert environnant. A part la forteresse qui se dresse depuis belle lurette au sommet de l’une d’elles, rien n’est vraiment ancien dans cette ville. La grande mosquée date de 1989 !

    J’aurais dû, mais je ne l’ai pas fait, voir, ou revoir les fondements de la religion chrétienne avant l’étape suivante. On a parcouru des hauts lieux religieux, comme le mont Nebo, dont je n’avais jamais entendu parler… Et vous, chers lecteurs ?



Mais il y a eu aussi des paysages de désert magnifiques, 

des aperçus vertigineux sur la Mer Morte, un wadi aux sources chaudes Ma’ In (c’est finalement moins étonnant que dans certains autres pays !) et une arrivée dans les montagnes de la réserve naturelle de Dana un très beau site, aux profondes vallées, avec une chambre d’hôtel accrochée à la paroi qui offrait une vue imprenable sur le précipice qui s’ouvrait à nos pieds.

    Début de voyage prometteur, n’est ce pas ? Il  nous a déjà offert une variété de paysages et de sites que je n’aurais pas crue possible pour un si petit pays. Sans compter quelques jolies rencontres aussi, car les gens y sont accueillants et facilement  causant, mais notre niveau d’arabe est si bas qu’il n’aide guère ! Par exemple, lors de notre balade autour de Dana, accompagnée par un guide bédouin, nous avons rencontré un vieux berger édenté, (il était un peu plus âgé que nous, ce qui n’est pas peu dire !) qui, tout en bavardant, s’est fait soigner par Françoise une vilaine coupure à un doigt. Désinfection et pansement correct ont remplacé le bout de plastique entortillé autour de sa blessure ! Il nous a raconté qu’il s’était arraché lui-même les dents, avec une ficelle, chaque fois qu’elles le faisaient souffrir ! Un vrai dur à cuire avec  une bonne tête ! Et une vie à l’ancienne, que beaucoup semblent regretter. Notre chauffeur, Naïm, qui sert un peu de  guide aussi, et qui parle un français qui ne comprend pas tout, essaie de persuader sa femme du bonheur qu’elle aurait à devenir bédouine au fin fonds du désert. Elle ne me semble pas prête à franchir le pas, elle qui s’est prise d’amour pour Amman, la grande ville occidentalisée…






















Aucun commentaire: