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Fès |
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Parc du D'bel Tazzeka |
Ce matin, nous avons quitté Fès,
une très belle ville dans laquelle nous avons passé deux journées intenses. Une
médina immense, où on peut errer à loisir si on en a le temps. Les médinas sont
des quartiers anciens où rues et ruelles s’entremêlent, étroites, tortueuses,
sombres, inextricables.
Des passages couverts, des portes, des cours qui
soudain se ferment, ou au contraire s’ouvrent sur un souk, plus rarement sur un
ilot de verdure perdu, comme égaré dans ce glacis de murs, de venelles et d’impasses.
Bref, les médinas sont la hantise des gens pressés, de ceux qui ont peur de s’égarer,
de faire demi-tour, de chercher leur chemin. A Fès, nous nous sommes passés de
guide, nous nous sommes égarés, puis retrouvés et avons visité, finalement, ou
vu, tout ce que nous voulions. Une medersa, école coranique, un superbe fondouk,
sorte de caravansérail réhabilité en musée du bois et bien sûr une des célèbres
tanneries. Nous avons choisi la plus petite, peut-être moins touristique, mais
sans doute plus authentique, et là, nous n’avons pas pu échapper aux
démarcheurs. Monter sur les terrasses en passant par les magasins, bien sûr… Il
le fallait, et nous n’aurions pas trouvé seuls. Donc pas de regret, d’autant
plus que nous nous sommes achetés de superbes babouches, faites main, les
miennes en peau de dromadaire ! Un peu chères, les babouches, mais le
soutien de l’artisanat berbère n’a pas de prix !
Donc l’Adidas berbère va
me permettre de courir par monts et par vaux, garantie kilométrage illimité m’a
assuré le vendeur. Je n’en demandais pas tant ! Et puis il y a les
murailles, les palais impériaux, de grandes avenues plantées d'arbres majestueux et de beaux jardins ombragés, et évidemment, les rues touristiques bondées de monde et de
vendeurs de tout ce qui se fabrique au Maroc, et ailleurs ! Comme partout,
ce qui n’est pas cher, vient du lointain est…
D’ailleurs, nous n’avons pas
échappé non plus aux cars de chinois… Le Maroc s’ouvre, la manne européenne ne
suffit plus aux appétits aiguisés des jeunes générations, alors vive les
chinois ! Pour l’instant ils se cantonnent aux grandes villes et aux sites
bien répertoriés.
Quand nous avons quitté Fès la grande, par de petites routes, nous
avons aussi abandonné le monde.
Des heures de conduite en ne croisant que quelques pick-up locaux… Des
heures de conduite sans avancer beaucoup, car ces petites routes sont lentes, très
lentes. Magnifiques, elles sinuent de col en col, parmi les forêts de cèdres,
de chênes verts et de chênes liège. La traversée du Jbel Tazzeka, qui est aussi
un parc naturel nous a enchantés.
L’eau des oueds emplit des fonds de vallées
fermées par des barrages et de beaux lacs bleus se reflètent dans le ciel… Ou
peut-être est-ce l’inverse, je ne sais plus bien !
C’aurait vraiment pu être une journée magnifique, une vraie journée de
voyage… Mais d’inquiétantes nouvelles de
France nous sont parvenues : Ma maman va mal… On ne sait pas encore
vraiment à quel point. Bien sûr, nous savions qu’il y avait un risque, nous
étions sur un fil. Le fil se tend un peu plus… Pour l’instant le voyage
continue…