De la circulation et des hommes.
Je sacrifie à
mes vieilles habitudes en écrivant la bribe que vous attendez toutes et tous
évidemment, celle sur la circulation, la VOITURE, le moyen de locomotion qui
est encore plébiscité aux quatre coins du monde. Je sais qu’un globe n’a pas de
coin mais c’est une expression ! Donc la circulation en Albanie … Le parc
automobile est hétérogène, il va du gros SUV tout neuf, de préférence allemand
et de préférence Mercédès, à la vieille guimbarde déglinguée, de préférence
quand même Mercédès ! Le parc est à l’image des routes : Elles vont
de la belle route toute neuve, lisse, impeccable, si fraîche émoulue des
goudronneuses, qu’elle ne figure dans aucune cartographie à la piste oubliée,
non revêtue, caillouteuse, ravinée, bosselée à souhait qu’il faut aborder en
tâtant de la roue, sans oublier toute la gamme intermédiaire de la moyenne
route goudronnée avec nids de poule à chaque virage, de la petite route
revêtue, mais de guenilles qui l’habillent à peine… Bref un échantillonnage
complet. Si vous voulez en profiter il faut se dépêcher ! Il y a dans ce
pays un nombre incalculable de pelleteuses au travail : Il y en a des
essaims en train de transformer les montagnes, les sites naturels, les lacs et
les monuments en zones d’accueils adaptées au tourisme : Parkings pour
bus, échoppes souvenirs, bar, hôtels, aires de jeux, etc… Quant à la
circulation, inspirée de l’Italie du Sud, c’est-à-dire avec une interprétation
libre du code mais infiniment plus désordonnée ! Sur route, pas trop de
souci, il suffit d’anticiper un peu les croisements sur les routes étroites, la
présence incongrue d’animaux ou d’engins arrêtés et les fameux nids de poules
qui génèrent zigzags et trajectoires imprévues, mais tout se passe
tranquillement et avec le sourire. En ville c’est plus compliqué : Les
gens s’arrêtent là aussi, quand ils en ont envie. Ils s’arrêtent tout
simplement, en général en double file pour aller faire ce qu’ils ont à
faire ! Les autres se débrouillent pour contourner l’obstacle en bloquant
la file inverse, Les vélos et piétons en profitent pour passer entre les
véhicules et il y en a toujours un pour faire demi-tour à ce moment-là !
Car ici, on fait demi-tour n’importe où, quand on en a besoin. Le rond-point
peut se trouver à cent mètres, mais non, c’est là et pas ailleurs que le
demi-tour est nécessaire, voire impérieux. Les conducteurs (trices) sont
généralement habiles : Quelques manœuvres au milieu de la cohue suffisent.
Ne pas oublier que même dans les villes les rues ne présentent pas toujours
deux voies. Quand on s’engage sans connaître on se retrouve parfois face à face
avec un inconnu ! Moment délicat… Qui va faire la marche arrière ?
Les albanais n’aiment pas trop revenir en arrière, je les comprends un peu
quand on voit les vestiges de leur passé ! Donc quand je me fourvoie, je
me colle aux rétros ! Bref, la circulation est difficile, lente, et
fatigante. Sur les petites routes,
celles que je préfère, la beauté des paysages, les rencontres souriantes font
vite oublier les milliers de virages et les cahots , en ville, la joie de
trouver enfin une place pour se garer compense difficilement les kilomètres de
galère pour y arriver !
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