Le voyage se
poursuit, de façon très agréable. Nous quittons Berat et notre gîte perdu dans
la montagne en emmenant cadeaux et ravitaillement donné par notre hébergeur :
On ne sait jamais, la route risque d’être longue, j’ai choisi de prendre la « vieille
route » pour rejoindre Permët. On sinue d’abord le long des gorges de l’Osum,
par une petite route belle et abîmée, et puis on quitte le bitume. Une piste
rocailleuse, ravinée, bosselée qui semble chercher son chemin dans la forêt et
la montagne.
Elle se contorsionne sur elle-même, tourne, retourne, plonge
soudain dans une énorme et profonde flaque d’eau laissée par l’orage de la
veille, se fait passage boueux quand elle se faufile entre les arbres… Bref,
une belle piste, délicate par moment, éprouvante parfois, mais la voiture s’en
est bien sortie, elle a fait son initiation à la boue profonde !
Les
paysages étaient époustouflants et on a vraiment découvert l’Albanie cachée,
avec des hameaux perdus à des heures de route difficile du premier village. Des
fermes dont on se demande de quoi elles vivent… A Permët on retrouve la
civilisation d’une petite ville et quelques touristes qui arrivent par la
nouvelle route. Des nouvelles routes il y en a plein dans ce pays, l’une d’elle,
empruntée par mégarde et inconnue de la carte et des GPS nous a emmenés des
kilomètres trop loin, prisonniers entre des rails de sécurité qui cachaient le
paysage ! Paysage qui mérite pourtant d’être admiré !
Le sud est
boisé et sauvage puis on revient progressivement à des zones de cultures plus
peuplées. Nos étapes sont entrecoupées d’escapades pour aller voir un pont
ottoman ou des églises byzantines, qu’on appelle ottomanes ici.
La mise en valeur et la commercialisation de
chaque site présentant de l’intérêt, marche à grands pas. Partout ce sont des
chantiers d’aménagement de parkings, de structures d’accueil qui vont très vite,
quand ce n’est déjà fait, défigurer les sites. C’est déjà le cas pour « l’œil
bleu », ce sera bientôt fait pour le canyon de Langarice et son joli pont
avec ses sources sulfureuses, chaudes !
Tout en haut
du lac Ohrid à la frontière de la Macédoine nous nous sommes arrêtés dans le
petit village de Lin. Il se blottit au pied de son promontoire et contemple le
grand lac.
Dans l’unique rue, les villageoises proposent leurs « spécialités »,
d’excellentes conserves de poivrons et du raki. Notre logeuse nous en a offert
un bocal que nous avons avalé, le temps d’un apéro ! Nous y avons fait de
belles balades le long de ce lac que nous avions découvert de l’autre rive, il
y a bien longtemps…
Le temps a
changé, a tourné à la pluie et au froid ce qui nous a amenés à modifier le
programme. Nous avons renoncé sans trop d’état d’âmes aux Alpes albanaises avec
la neige et le froid pour nous contenter d’une pluie fraîche à Tirana. Tirana
est une petite capitale que nous avons atteint au terme d’une étape courte mais
marquée par de longs embouteillages, une circulation bloquée et chaotique. Pour
moi, bien pire que la piste ! Il n’y a pas grand-chose à voir dans cette
ville qui est, comme le reste du pays en pleine transformation. De belles
constructions modernes, côtoient des quartiers en déliquescence, de petites
échappées piétonnes s’insèrent dans le flot de circulation, mais la vie est là
et l’on sent une sorte d’aspiration à un autre devenir. Nous nous sommes
baladés avec plaisir dans les grandes avenues propres et larges ou dans les étroites
rues commerçantes visitant une grande mosquée moderne, une plus ancienne et un
curieux concept architectural, « la pyramide ». On ne sait pas vraiment à quoi sert cette
construction, probablement à rien car elle semble vide, à part une intéressante
petite expo plutôt confidentielle, mais elle est originale !
Demain, nous partons
vers le nord, pour un voyage en ferry sur le lac Koman. Nous l’avons réservé
quand il faisait encore beau, espérons que le temps nous permette d’admirer ce
lac de montagne qui ressemble à un fjord !
Ensuite,
encore une étape en Albanie et puis, hop ! on change de pays !
Monténégro et Croatie !
Mais vous
aurez peut-être de nos nouvelles d’ici là ! A bientôt nos courageux lecteurs !