06 octobre 2025

Koman- Shkodra

 



Notre séjour en Albanie touche à sa fin… Nous sommes à Shkodra, une jolie ville au bord d’un grand lac et si proche de la mer que l’une et l’autre à force de se côtoyer ont fini par communiquer…  Nous logeons en plein centre-ville, un bel appartement très classe mais aussi un peu frime.

Les photos ne montrent pas les placards vides ! Nous y sommes arrivés par grande pluie, elle était annoncée et nous a pris sans surprise sur le chemin de retour des montagnes. Malgré des prévisions météo pessimistes, nous avons maintenu notre excursion en ferry sur le lac Koman, le billet étant acheté depuis quelques jours. Nous avons bien fait ! Pendant les trois heures de navigation, le temps a été plutôt agréable.
Le lac est étroit et sinueux, parfois sa vallée s’élargit un peu à d’autres moments elle se resserre en un impressionnant canyon. Cette route maritime est la voie d’accès pour nombre d’excursions, treks, raids. Le petit ferry était plein, son pont inférieur bondé de véhicules, de sacs à dos et dans les étages une foule en doudoune cherchant à trouver le bon angle et l’ouverture pour la meilleure photo. C’était une belle excursion au milieu de beaux paysages. Le lac artificiel était en basses eaux, parfois le ferry louvoyait entre les hauts-fonds, on sent que l’eau a manqué, pas seulement aux grandes traces laissées par les récents incendies sur des pans entiers de montagne. Quand on débarque, les groupes prennent la route de Valbonë, la montagne enneigée à laquelle nous avons renoncé.  Nous, on part de l’autre côté, par une longue et lente petite route, en bon état, qui s’élève haut, haut avant de redescendre.
De lacet en lacet, on aperçoit mieux le dessin du paysage. Les lacs et les barrages successifs se superposent et infiltrent leurs bras tentaculaires dans de petites vallées noyées. Quand on rejoint la plus grande route, la pluie se déclenche. Drue, elle nous accompagnera jusqu’à Shkodra où notre bel appartement nous attend, toutes les infos nécessaires pour y accéder nous ayant été envoyées par WhatsApp… L’application miracle et nécessaire, si pratique mais qui dépersonnalise toutes les locations. Echange de messages, boïte à clés, et hop ! On ne voit plus personne !

La visite de la ville est assez vite faite. Nous avons ressorti la voiture de sa place durement trouvée pour aller voir le magnifique pont ottoman de Mes à quelques kilomètres, puis le long du lac, les villages de Shiroke et Zogaj à la frontière du Monténégro.

La petite route étant en travaux, elle est transformée en une piste caillouteuse et boueuse, nous avons bien fait de renoncer au vélo initialement envisagé pour cette balade ! Mais le paysage est magnifique !











Mercredi, on change de pays ! A nous Kotor et ses bouches ! On vous montrera, promis !














03 octobre 2025

Permët- Korcë-Lin- Tirana

 









Le voyage se poursuit, de façon très agréable. Nous quittons Berat et notre gîte perdu dans la montagne en emmenant cadeaux et ravitaillement donné par notre hébergeur : On ne sait jamais, la route risque d’être longue, j’ai choisi de prendre la « vieille route » pour rejoindre Permët. On sinue d’abord le long des gorges de l’Osum, par une petite route belle et abîmée, et puis on quitte le bitume. Une piste rocailleuse, ravinée, bosselée qui semble chercher son chemin dans la forêt et la montagne.

 Elle se contorsionne sur elle-même, tourne, retourne, plonge soudain dans une énorme et profonde flaque d’eau laissée par l’orage de la veille, se fait passage boueux quand elle se faufile entre les arbres… Bref, une belle piste, délicate par moment, éprouvante parfois, mais la voiture s’en est bien sortie, elle a fait son initiation à la boue profonde !

    Les paysages étaient époustouflants et on a vraiment découvert l’Albanie cachée, avec des hameaux perdus à des heures de route difficile du premier village. Des fermes dont on se demande de quoi elles vivent… A Permët on retrouve la civilisation d’une petite ville et quelques touristes qui arrivent par la nouvelle route. Des nouvelles routes il y en a plein dans ce pays, l’une d’elle, empruntée par mégarde et inconnue de la carte et des GPS nous a emmenés des kilomètres trop loin, prisonniers entre des rails de sécurité qui cachaient le paysage ! Paysage qui mérite pourtant d’être admiré !
Le sud est boisé et sauvage puis on revient progressivement à des zones de cultures plus peuplées. Nos étapes sont entrecoupées d’escapades pour aller voir un pont ottoman ou des églises byzantines, qu’on appelle ottomanes ici.  La mise en valeur et la commercialisation de chaque site présentant de l’intérêt, marche à grands pas. Partout ce sont des chantiers d’aménagement de parkings, de structures d’accueil qui vont très vite, quand ce n’est déjà fait, défigurer les sites. C’est déjà le cas pour « l’œil bleu », ce sera bientôt fait pour le canyon de Langarice et son joli pont avec ses sources sulfureuses, chaudes !

Tout en haut du lac Ohrid à la frontière de la Macédoine nous nous sommes arrêtés dans le petit village de Lin. Il se blottit au pied de son promontoire et contemple le grand lac.

Dans l’unique rue, les villageoises proposent leurs « spécialités », d’excellentes conserves de poivrons et du raki. Notre logeuse nous en a offert un bocal que nous avons avalé, le temps d’un apéro ! Nous y avons fait de belles balades le long de ce lac que nous avions découvert de l’autre rive, il y a bien longtemps…

Le temps a changé, a tourné à la pluie et au froid ce qui nous a amenés à modifier le programme. Nous avons renoncé sans trop d’état d’âmes aux Alpes albanaises avec la neige et le froid pour nous contenter d’une pluie fraîche à Tirana. Tirana est une petite capitale que nous avons atteint au terme d’une étape courte mais marquée par de longs embouteillages, une circulation bloquée et chaotique. Pour moi, bien pire que la piste ! Il n’y a pas grand-chose à voir dans cette ville qui est, comme le reste du pays en pleine transformation. De belles constructions modernes, côtoient des quartiers en déliquescence, de petites échappées piétonnes s’insèrent dans le flot de circulation, mais la vie est là et l’on sent une sorte d’aspiration à un autre devenir. Nous nous sommes baladés avec plaisir dans les grandes avenues propres et larges ou dans les étroites rues commerçantes visitant une grande mosquée moderne, une plus ancienne et un curieux concept architectural, « la pyramide ».  On ne sait pas vraiment à quoi sert cette construction, probablement à rien car elle semble vide, à part une intéressante petite expo plutôt confidentielle, mais elle est originale !

Demain, nous partons vers le nord, pour un voyage en ferry sur le lac Koman. Nous l’avons réservé quand il faisait encore beau, espérons que le temps nous permette d’admirer ce lac de montagne qui ressemble à un fjord !

Ensuite, encore une étape en Albanie et puis, hop ! on change de pays ! Monténégro et Croatie !

Mais vous aurez peut-être de nos nouvelles d’ici là !  A bientôt nos courageux lecteurs !