02 février 2022

De retour...








    Nous venons de vivre un voyage exceptionnellement riche et intéressant. La découverte de la civilisation égyptienne antique, sa redécouverte plutôt, nous a fascinés. Tout au long des visites des temples et tombeaux, cette saga millénaire s’affiche en somptueux murs d’images et de textes. Une réflexion de Mohamed notre guide, (au passage, je lui fais et ce n’est pas coutumier de ma part une petite publicité : si vous projetez d’aller en Égypte, pensez donc à « Rêves d’Égypte », sa petite agence qui vous concoctera le voyage qui vous convient !) m’a amené à considérer l’abîme temporel de cette civilisation. Les grecs, nos grecs antiques, deux ou trois siècles avant notre ère, quand ils ont régné sur l’Égypte, la considéraient déjà comme une société antique, et ont commencé à restaurer des temples et monuments, à les compléter aussi à leur façon, pour ne pas s’aliéner la population et complaire à leurs dieux. (On ne sait jamais !) A leur époque, certains des plus anciens monuments avaient presque deux mille ans ! Ils en ont d’ailleurs tirés une grande partie des connaissances qu’on leur attribue. Le théorème de Pythagore est peut-être celui d’Imhotep!

    Il reste aussi la beauté du grand fleuve nourricier quand on flâne sur ses eaux au rythme tranquille des voiles de la bahadeyha, et celle, sauvage et austère de l’étrange désert blanc. Des répits bienvenus dans la tourmente de nos intellects concentrés sur la lecture des cartouches royaux et des murs de hiéroglyphes bien trop sibyllins ! Un grand bravo à Champollion !

    Un petit conseil : Si vous partez en janvier, comme nous, équipez-vous chaudement ! C’était bien sûr tout à fait exceptionnel, mais nous avons vraiment eu froid ! Pas seulement dans le désert, pour lequel c’était prévu, mais partout. Le retour à Chalon ne nous a pas dépaysés !

    Nous avons déjà d’autres projets de balades plus ou moins loin. Leur réalisation dépendra bien sûr des thérapies à venir, mais nous espérons bien, avant l’été, visiter la Jordanie, aller faire un tour du côté des Cyclades et peut-être retourner en Italie avec nos petits-enfants ! Sans oublier une petite semaine dans les Canaries, à Lanzarote, fin février. Le blog ne rendra sans doute pas compte de tous ces courts voyages. Quoique… Une petite page et quelques photos au retour ? A voir ! on vous tiendra au courant, mais gardez le lien au chaud !

A bientôt…

Encore quelques photos pour le fun!

















cette fois c'est fini!!!!

Bribes

 L’Égypte actuelle

    Il est toujours délicat, pour un voyageur, d’émettre un avis sur la façon dont est gouverné un pays. Il faudrait du temps pour le comprendre et avoir beaucoup plus de témoignages que nous n’en avons eu. De fait, si les avis sont partagés sur le président, ils sont unanimes à déplorer la mainmise militaire, non pas sur la sécurité que tous semblent considérer comme acquise, mais sur l’économie du pays. L’Égypte appartient à son armée ! Tous les projets nouveaux, parfois grandioses, sont menés par l’armée, qu’ils soient agricoles, d’infrastructure ou énergétiques. Cela nous paraît incroyable mais c’est vrai. Elle est le premier agent économique du pays et de très loin. Les gigantesques chantiers d’irrigation et de mise en culture du désert, qui parsèment l’infinité sableuse d’inattendues taches vertes, c’est l’armée ; elle a récupéré les projets de l’ancien régime, les a développés après en avoir exclu les paysans titulaires de concessions et les cultive avec des ouvriers soldats.

    Elle crée des routes disproportionnées, pour son usage, elle gère, elle contrôle, tout, sans cesse et avec son alliée la police elles ont une mainmise totale sur la population et tout particulièrement sur celle qui s’occupe du tourisme. Nos chauffeurs devaient sans cesse se justifier, dire qui ils étaient, où ils allaient, d’où ils venaient.

    Même en tant que touriste, il saute vite aux yeux, que l’Égypte est un état militaire, policier, et que l’on y vit sous contrôle, grâce à la justification sécuritaire. Tous les attributs de la mégalomanie dictatoriale sont là : Culte de la personnalité avec des portraits immenses déclinés à l’infini sur des panneaux gigantesques, parades et cérémonies d’inaugurations dignes des plus grands spectacles hollywoodiens, omniprésence médiatique … Un pays de rêve, où les habitants n’arrivent plus à rêver. Depuis dix ans, leur vie s’est rétrécie, étiolée, ils rêvent d’avant et sont nostalgiques d’une époque révolue. Ils sont très critiques envers eux-mêmes et s’en veulent d’avoir laisser s’établir une situation qu’ils déplorent.