Nous voilà de retour, sous le
soleil du printemps… La vie, la vie habituelle, normale, a très vite repris son
cours, un peu trop vite même, nous plongeant dans le tourbillon des coups de
fil, rendez-vous, des activités diverses, des petits ennuis d’une vie
quotidienne. Mais, dans nos têtes, dans nos cœurs, restent encore, pour
longtemps je crois, les images de ce périple en Amérique du Sud. Des images et
des souvenirs qui vont bien sûr s’exprimer sous formes d’albums, de diaporamas,
il nous faut bien montrer un peu, mais surtout s’imprégner en nous, avec tout
ce qui ne figure pas sur les photos. Les gens que l’on a croisés, avec qui l’on
a échangé, sympathisé, avec qui est née une certaine connivence, celle des gens
qui voyagent un peu de la même façon. Des gens qui nous ont accueillis, dans
leur pays, avec le sourire, s’efforçant de nous comprendre, de nous expliquer,
par delà les barrières de la langue, des gens qui prennent le temps… Et puis, et
puis, il y a les pays, les montagnes si hautes, où l’air devient transparent,
les poumons qui s’enflent indéfiniment, s’essoufflent, ivres de beauté et d’immensité,
des paysages irréels qui s’offrent comme des tableaux dans un musée, des
paysages où l’on entre sur la pointe des pieds de peur de déranger cet ordre
parfait et, en bas, au contraire, la forêt…
Sauvage, sombre et belle,
impénétrable et mystérieuse, la forêt que seule l’eau visite, parcourt, imprègne.
L’homme s’y aventure au gré des rivières, des fleuves, toujours au bord de l’eau
dont il ne s’éloigne guère, la forêt est hostile, il y est un intrus. Cette
forêt est pourtant menacée, malgré son immensité, malgré sa force et sa
vitalité, elle est fragile, elle s’amenuise déjà… Elle recèle trop de trésors,
de secrets convoités, de fertilité potentielle dans des régions déshéritées
pour rester à jamais inviolée.
Nous voilà de retour après une
belle boucle qui n’a fait qu’effleurer ce grand continent, et nous donner envie
d’y retourner, d’aller plus loin, d’explorer davantage, plus au sud, plus au
nord, envie de mieux maîtriser cette langue espagnole pour discuter, échanger,
créer des liens avec tous ces gens qui aimeraient, qui attendent autre chose de
nous que des phrases de première nécessité, de petites politesses et des
sourires frustrés. Envie de repartir… Il nous reste tant à découvrir, à
explorer, tant de pays encore inconnus, d’horizons nouveaux. On caresse déjà l’idée
d’un prochain voyage, on ne sait pas encore quand, peut-être dans un an ou
deux, mais on sait où : Ce sera l’Asie, Vietnam, Laos, Cambodge, peut-être
la Birmanie… On vous tiendra au courant !