03 octobre 2025

Permët- Korcë-Lin- Tirana

 









Le voyage se poursuit, de façon très agréable. Nous quittons Berat et notre gîte perdu dans la montagne en emmenant cadeaux et ravitaillement donné par notre hébergeur : On ne sait jamais, la route risque d’être longue, j’ai choisi de prendre la « vieille route » pour rejoindre Permët. On sinue d’abord le long des gorges de l’Osum, par une petite route belle et abîmée, et puis on quitte le bitume. Une piste rocailleuse, ravinée, bosselée qui semble chercher son chemin dans la forêt et la montagne.

 Elle se contorsionne sur elle-même, tourne, retourne, plonge soudain dans une énorme et profonde flaque d’eau laissée par l’orage de la veille, se fait passage boueux quand elle se faufile entre les arbres… Bref, une belle piste, délicate par moment, éprouvante parfois, mais la voiture s’en est bien sortie, elle a fait son initiation à la boue profonde !

    Les paysages étaient époustouflants et on a vraiment découvert l’Albanie cachée, avec des hameaux perdus à des heures de route difficile du premier village. Des fermes dont on se demande de quoi elles vivent… A Permët on retrouve la civilisation d’une petite ville et quelques touristes qui arrivent par la nouvelle route. Des nouvelles routes il y en a plein dans ce pays, l’une d’elle, empruntée par mégarde et inconnue de la carte et des GPS nous a emmenés des kilomètres trop loin, prisonniers entre des rails de sécurité qui cachaient le paysage ! Paysage qui mérite pourtant d’être admiré !
Le sud est boisé et sauvage puis on revient progressivement à des zones de cultures plus peuplées. Nos étapes sont entrecoupées d’escapades pour aller voir un pont ottoman ou des églises byzantines, qu’on appelle ottomanes ici.  La mise en valeur et la commercialisation de chaque site présentant de l’intérêt, marche à grands pas. Partout ce sont des chantiers d’aménagement de parkings, de structures d’accueil qui vont très vite, quand ce n’est déjà fait, défigurer les sites. C’est déjà le cas pour « l’œil bleu », ce sera bientôt fait pour le canyon de Langarice et son joli pont avec ses sources sulfureuses, chaudes !

Tout en haut du lac Ohrid à la frontière de la Macédoine nous nous sommes arrêtés dans le petit village de Lin. Il se blottit au pied de son promontoire et contemple le grand lac.

Dans l’unique rue, les villageoises proposent leurs « spécialités », d’excellentes conserves de poivrons et du raki. Notre logeuse nous en a offert un bocal que nous avons avalé, le temps d’un apéro ! Nous y avons fait de belles balades le long de ce lac que nous avions découvert de l’autre rive, il y a bien longtemps…

Le temps a changé, a tourné à la pluie et au froid ce qui nous a amenés à modifier le programme. Nous avons renoncé sans trop d’état d’âmes aux Alpes albanaises avec la neige et le froid pour nous contenter d’une pluie fraîche à Tirana. Tirana est une petite capitale que nous avons atteint au terme d’une étape courte mais marquée par de longs embouteillages, une circulation bloquée et chaotique. Pour moi, bien pire que la piste ! Il n’y a pas grand-chose à voir dans cette ville qui est, comme le reste du pays en pleine transformation. De belles constructions modernes, côtoient des quartiers en déliquescence, de petites échappées piétonnes s’insèrent dans le flot de circulation, mais la vie est là et l’on sent une sorte d’aspiration à un autre devenir. Nous nous sommes baladés avec plaisir dans les grandes avenues propres et larges ou dans les étroites rues commerçantes visitant une grande mosquée moderne, une plus ancienne et un curieux concept architectural, « la pyramide ».  On ne sait pas vraiment à quoi sert cette construction, probablement à rien car elle semble vide, à part une intéressante petite expo plutôt confidentielle, mais elle est originale !

Demain, nous partons vers le nord, pour un voyage en ferry sur le lac Koman. Nous l’avons réservé quand il faisait encore beau, espérons que le temps nous permette d’admirer ce lac de montagne qui ressemble à un fjord !

Ensuite, encore une étape en Albanie et puis, hop ! on change de pays ! Monténégro et Croatie !

Mais vous aurez peut-être de nos nouvelles d’ici là !  A bientôt nos courageux lecteurs !











27 septembre 2025

Albanie, nous voilà !




Nous y voilà ! Après une journée de transfert et une nuit en Grèce, nous sommes arrivés en Albanie. Nous sillonnons ce pays depuis maintenant quelques jours, juste assez pour vous livrer nos premières impressions et nos jolies découvertes. D’abord, c’est un pays facile et accueillant. Dès la frontière, qui se passe sans heurt, avec le sourire, l’acquisition dans la foulée de l’indispensable carte Sim qui fonctionne complètement, et les premiers tours de roue, tout se passe gentiment.  Ensuite, c’est devenu un pays touristique, à la mode, donc il y a du monde : Les sites majeurs, les incontournables voient les cars des tours opérateurs déverser leurs cargaisons de touristes … nous y sommes aussi !



Le site de Butrint, notre première visite nous l’a vite démontré. C’est un joli site gréco-romain érigé sur une sorte de presqu’île, avec un lac. Le site lui-même est magnifique, nous y sommes arrivés par une petite route et un bac pittoresque et là : Grand parking, des bus, des groupes… Une fois dans les lieux l’impression se dissipe et l’on parcourt avec plaisir les chemins. Les ruines ne sont pas vraiment spectaculaires, à part la basilique romaine, mais elles se fondent dans une riche végétation qui les absorbe en partie, c’est très agréable à voir et à parcourir.

La route côtière traverse ensuite des stations en construction. Ce sont des chantiers successifs, du béton qui s’érige, masquant la beauté de la côte. Aucun espoir, c’est du tourisme de masse assumé. Nous ne nous y arrêtons pas, poursuivant notre route jusqu’à Gjirokaster,

une bien curieuse ville qui se love au pied d’une énorme forteresse perchée sur son piton. Notre logement, sur une autre colline, pas très loin à vol d’oiseau, nous contraint à monter, à redescendre, à faire de longs détours pour atteindre le cœur de la ville, le bazar qui se révèle un minuscule repaire de vendeurs de souvenirs. Mais entre le pont ottoman Ali Pacha que l’on a traqué en allant aux confins des ruelles et des escaliers de notre quartier et l’imposante forteresse, la ville nous a vraiment plu. L’accueil des gens aussi, depuis le serveur du petit bistrot où l’on prend notre café du matin, jusqu’au logeur qui prend envie de nous raconter l’histoire de la maison et de sa famille juste avant que l’on parte, tous prennent plaisir à échanger, à raconter… Notre connaissance de l’albanais s’est arrêtée avant de pouvoir mémoriser le mot « merci » nous échangeons dans un anglais souvent laborieux. Même les enfants, les jeunes quand ils nous voient hésiter sur la direction à prendre, dans le lacis de ruelles le GPS tourne parfois en rond, viennent et tentent de débrouiller notre situation, tout contents d’être utile et de montrer leur érudition !


Ensuite, une longue étape nous a fait passer par Siri I Kalter, « l’œil bleu » en français. C’est une profonde résurgence qui crée une sorte de tourbillon bleu, un bleu magnifique au bout d’un petit lac. La balade assez longue sur un chemin pavée tout neuf, accompagnés de quelques milliers de personnes, à pied, en moto électrique, en petit train, nous a un peu gâché la perspective, dommage, car le site est vraiment d’un bleu, mais d’un bleu…


Du coup, la route très longue, trop longue a été raccourcie par un tunnel bienvenu pour éviter des kilomètres de lacets et la suppression de nos visites d’une petite église située, tant pis pour elle, au bout d’une presqu’île à plus d’une heure de route. Nous sommes finalement arrivés à Berat, notre deuxième ville étape. Une très belle ville étagée à flanc de colline, dominée par … mais oui, vous avez deviné, une énorme forteresse !


Des ruelles pavées, des escaliers et … non, vous n’avez pas deviné, des marchands de confitures ! Des faites maison, on ne sait pas vraiment quelle maison, des rares, des plus communes, des qui soignent, des acides, des amères, de tout ! C’est sans doute une spécialité du coin ! Il faut dire que malgré l’afflux de touristes, ils n’ont pas l’air de rouler sur l’or dans le coin, alors ils font dans le coing, dans l’arbousier et dans le cornouiller, mais oui !

Nous logeons assez loin de la ville, au bout d’une petite route toute neuve, dans un minuscule village perdu dans la montagne. Le temps s’est gâté, nous avons eu de l’orage et de la pluie aujourd’hui, mais il ne fait pas encore froid. Notre logeur nous a un peu raconté sa vie. Après avoir travaillé longtemps en Angleterre, en Italie, en Grèce dans le bâtiment il est revenu au pays, a retapé la maison de ses parents, construit un restaurant et accueille dans son B&B avec une grande gentillesse et de très bons repas mitonnés. ( On donnera l’adresse à qui la demandera !)




La suite du voyage ? Des étapes assez courtes en km, mais longues en temps de route, ponctuées de visites. Le blog risque d’attendre que l’on se pose plus d’une nuit, sans doute dans la région de Tirana. Mais promis, on pense à vous qui nous lisez, si, si, n’en doutez pas, et l’on fera le maximum pour vous tenir au courant !

A bientôt !